Le Moulin de la Renne est un hôtel-restaurant se situant en Touraine, dans la commune de Thésée-la-romaine, petit bourg s'enorgueillissant de la présence de ruines gallo-romaines assez imposantes. Ayant réservé une chambre dans cet établissement (il y aurait beaucoup à dire sur la partie hôtellière...), j'ai bêtement choisi d'y manger. Erreur funeste...

Comme beaucoup de restaurants, le Moulin de la Renne a choisi de mettre à l'honneur des artistes locaux en présentant leurs oeuvres en salle. Je suis assez réfractaire à l'art contemporain, mais plutôt respectueux des artistes et conscient de mes propres limites sur le sujet. Donc, c'est une pratique qui ne me choque pas, même si j'apprécie rarement les oeuvres présentées. Mais je sais tout de même reconnaître des "croutes" ! Et diner au milieu de paysages marins déchaînés peints à la truelle, accrochés à coté de portraits de chiens dépressifs, c'est une expérience particulière qui nécessite un grand contrôle de soi afin de pas éclater de rire en entrant dans la salle. Nul autre choix que de regarder par la fenêtre, mais les abords tiennent plus du terrain vague que du jardin d'agrément...

Attention, un chien vous observe !

La vaisselle, d'une propreté approximative, est posée sur un carreau de carrelage de sol. Voulant sans doute s'inspirer des ardoises très à la mode sur les tables de restaurant, les propriétaires ont puisé dans les surplus d'un de leurs chantiers afin d'amortir les pertes. Outre l'aspect esthétique parfaitement raté, le contact de ce pavé est froid et désagréable.

L'apéritif est servi rapidement. Les "fines bulles de Touraine" ont le mérite de mettre à l'honneur les productions locales, mais le Martini commandé arrive chaud et dans un verre à pied (?). Une verrine assez simple (concentré de tomates, fromage de chèvre, concombres à la crème) accompagne les boissons.

Le menu le plus attractif est à 32 Euros, avec entrée, plat, fromage ou salade, dessert. Pas de produits locaux ou de recettes régionales à la carte, dommage !

Les entrées sont décevantes. la salade de Gambas et Saint-Jacques correspond certes bien à ce qui est indiqué : une salade, au vinaigre de framboise, et des gambas et Saint-Jacques bien fades, car absolument pas assaisonnées. Le foie gras commandé arrive accompagné d'une salade à l'huile de noix et d'une figue séchée. En pleine saison de la figue fraiche, c'est une faute de goût ! Quant à l'accord foie gras/salade, il n'est pas des plus judicieux.

Au niveau du plat, j'étais très tenté par une souris d'agneau au thym, mais il n'y en avait déjà plus ! Ne venant pas en Touraine pour manger des cailles "à la normande", je fut obligé de me rabattre sur le poisson, un pavé de thon en papillotes. A ma grande stupéfaction, le poisson arrive dans un immense film plastique d'une trentaine de centimètre de côté. Impossible de manger dedans, car une fois ouvert, il recouvre toute l'assiette et en particulier la ratatouille qui l'accompagne. Impossible aussi de l'enlever car outre le thon, il contient une quantité énorme de julienne de légume baignant dans son jus. Les quelques autres clients ont pu observer avec amusement mon combat contre la papillote. Tout cela pour manger du thon trop cuit, non assaisonné, et un mélange de julienne et de ratatouille industrielles. L'autre plat était moins compliqué à manger, mais loin d'être meilleur : des coquilles-Saint-Jacques trop cuites sur un lit de poireaux, eux pas assez cuits. A noter que les accompagnements ne sont jamais annoncés sur la carte.

Le plateau de fromage ne comporte que peu de spécialités locales (nous sommes à 10km de Celles-sur-Cher !), et lorsque nous interrogeons le serveur sur l'origine d'une pâte molle que nous avons appréciée, il est obligé "d'aller voir sur l'étiquette" !

Le pire fut néanmoins le dessert : l'ananas rôti à la nougatine. La recette est simple, ouvrez une boite d'ananas au sirop, faites les poêler avec du caramel liquide, cassez une plaque de nougatine en gros morceaux, répartissez le tout sur une assiette. L'ananas est écoeurant, et les morceaux de nougatine, de plus d'1cm d'épaisseur, sont tellement durs qu'il faut les manger à la main faute de pouvoir les piquer avec la fourchette.

Ananas rôti sur carrelage de sol

Seul le vin, production d'un vigneron de Chaumont-sur-Loire, a apporté un peu de plaisir à ce repas...

Le moulin de la Renne, à Thésée-la-romaine

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