750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'hédonisterie
Newsletter
Derniers commentaires
1 octobre 2010

Le 6ème sens, manger branché à Rouen

Le 6ème sens  est un restaurant rouennais installé dans le cadre médiéval de ce qui s’appelait jadis « l’Orangerie » à l’époque où mes cheveux étaient plus foncés et ma surcharge moins pondérale. Appartenant à la maison Guéret, traiteur attitré de la bourgeoisie rouennaise, cet établissement a choisi de tout miser sur l’originalité.

L’objectif est atteint dès l’arrivée avec une cohabitation pas forcément harmonieuse entre les vieilles pierres de la salle voutée et une déco très années soixante-dix dominée par la couleur orange. Un éclairage très tamisé dans ce lieu déjà  sombre donne une atmosphère plutôt « cosy » mais rend la carte difficile à lire. Sur celle-ci, assez limitée, le choix se tourne généralement vers l’un des deux menus proposés, « Harmonie », qui permet pour 30 Euros de choisir à peu près tout ce que l’on souhaite sur la carte selon la formule « entrée, plat, fromage, dessert ». La carte des vins est assez abordable et classique.

La cuisine veut absolument surprendre. Dès l’arrivée du plat, par la présentation et effectivement c’est une réussite,  de nombreux clients photographiant ce qu’ils ont commandé en poussant des petits cris de surprises, une vraie « plouc attitude » qui ne peut que réjouir l’observateur misanthrope que je suis. Effectivement, des ardoises (d’Espagne me semble-t-il, j’ai les mêmes sur mon toit !) font office d’assiettes, et chaque plat est déstructuré dans différents récipients : boite de sardine pour la salade, verrines de toutes formes pour des mousses d’accompagnement, bouteille de coca pour la sauce, boite de conserve pour les légumes…  L’originalité reste le souci principal dans l’élaboration des plats par la recherche d’accords inattendus . Parfois, c’est bien vu, comme un excellent confit de fenouil et d’orange, souvent c’est peu pertinent : l’amuse-bouche, émulsion de foie gras au Nesquick ( !!!!) , était parfaitement écoeurant. Et si, pris individuellement, chaque composition du plat commandé semble bon, l’harmonie (c’est pourtant le nom du menu…) n’est absolument pas au rendez-vous. Trop de saveurs marquées et différentes sur une même assiette. Mes Gambas étaient excellentes, mais posées sur un confit d’oignons, elles n’avaient plus aucun goût. Le tartare de saumon, plutôt fade, était mélangé à quelques morceaux d’orange confite trop sucrés pour ce plat. Quant aux desserts, l’originalité résidait dans la réutilisation très à la mode de marques connus, style Carambar. J’ai eu le malheur de choisir les « Palmitos régressifs », intrigué par le nom de ce dessert, mais la régression consistait en fait dans la transformation des célèbres biscuits en une bouillie à base de lait, genre Blédina. Encore un truc écoeurant !  Bref, la cuisine du 6ème Sens, c’est plus rigolo d’en parler que de la manger. C’est au moins un sujet de conversation tout trouvé pendant le repas.

Par contre, nous avons eu la chance de dîner à côté d’une vedette ! Un jeune, habillé tout en noir, avec catogan et piercing à la lèvre, parlant haut et fort de sa réussite professionnelle, de son Audi et de sa super cave à vin, persuadé que les tables alentour  avaient envies de partager ses opinions et de connaître sa vie si riche. Eh oui, vous l’avez reconnu, nous avons mangé à côté de « super connard » !

Publicité
Commentaires
D
"c’est une réussite, de nombreux clients photographiant ce qu’ils ont commandé en poussant des petits cris de surprises, une vraie « plouc attitude » qui ne peut que réjouir l’observateur misanthrope que je suis."<br /> <br /> Faisant parti, de ceux qui photographient, ce que je mange, me voilà catalogué "plouc". Quand on me demande, je dis, l'air mesquin, que c'est en cas d'intoxication alimentaire.<br /> Mais je vais persister...La 1ère sensation en cuisine c'est la vue, et une petite photo est à peu près la seule chose que l'on peut partager facilement avec d'autres internautes. Il est facile d'en mettre plein la vue, plein les papilles c'est autre chose, pour expliciter ça il reste les mots, qui font plus ou moins plaisir au "restaurateur".<br /> Cordialement, je vais continuer à trainer de temps en temps dans les cuisines de L'Hedonisterie
L'hédonisterie
  • De simples impressions d'un gastronome et oenologue amateur. Notes de dégustation de vins, recettes de cuisine, critiques de restaurants, et autres opinions tranchées et contestables, livrées aux amateurs de bonne chair pour susciter le débat.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité